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Bruno au Chili: Juin 2008
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5 juin 2008

Mercredi 4 juin

Debout à 7h, étrangement je ressent une petite appréhension à aller à l’hôpital… Pour ceux qui sont pas au courant, j’ai un véritable peur panique de tout ce qui est trauma osseux, fracture, luxation, etc…
    À l’hôpital, Alejandro me confie à son ami Carlos (je me rappelle plus son nom…:/ ), traumatologue, c’est à dire chirurgien orthopédique. Il me présente à toute son équipe et à son interne. Ils me disent qu’on va opérer deux personnes : une personne avec une fracture du tibia droit, j’ai pas bien pigé les circonstances de l’accident par contre. Le second patient a une fracture du fémur et une du tibia, suite à un accident de moto… No comment…
    La première opération se passe bien, on ouvre au niveau du genou, on évacue l’hémarthrose, on atteint l’os et on pose 3 vis pour consolider l’os pendant qu’il cicatrice. Voir l’os, entendre tout craquer un peu, voir la perceuse en action, tout ça m’impressionne un peu, mais comme ç’est dans le cadre chirurgical, je ne me sens pas mal, au contraire, j’apprécie même, je trouve ça très intéressant ! En plus Carlos et son interne sont très sympa, on discute bien J A la fin de la chirurgie, on fait une radio en salle pour contrôler la position des vis. Comme on est stériles, on se cache derrière les manip radio qui portent leurs plastron de plomb. Je sais pas pourquoi mais je trouve ça rigolo J
    Entre les deux opérations, on va se poser à la salle de repos. Il y a Roland-Garos à la télé : Fernando Gonzalez, le tennisman Chilien, est en train de battre Federer ! On regarde deux jeux et on retourne au bloc.
    Deuxième opération : double fracture. Les radios sont impressionnantes ! Le fémur est complètement déplacé, la fracture a été ouverte (elle a été réduite par les urgences), la fracture du tibia n’est pas ouverte mais le tibia est dans un sale état… Heureusement, l’aspect général de la jambe n’est pas trop mauvais. Il a une grosse plaie sur la cuisse mais bon, il a pas un deuxième genou quelque part quoi. L’opération se fait en deux temps : tout d’abord on pare la plaie, c’est à dire qu’on la nettoie à fond, on la désinfecte et on enlève toutes les chairs mortes. Je tiens les écarteurs, j’ai une super vue sur la plaie. Les chirurgiens récupèrent la partie haute du tibia, la nettoient et la remettent en place en face de l’autre partie. Ils fixent en suite deux clous dans chaque partie pour ensuite les faire tenir ensemble avec une barre de fer.    Avant de faire le contrôle radio, l’interne tâte le tibia, probablement pour repérer la fracture. Je me dit que ça serait pas mal d’essayer aussi, c’est quand même quelque chose d’important à savoir faire. Je tâte, une fois, deux fois, la troisième fois je tombe en plein dessus : je sens l’os bouger et craquer sous mon doigt ! Je me retiens de gueuler ! J’ai vraiment horreur de ça…. :’( C’est vraiment pas mon truc les fractures… Je me remet de mes émotions pendant la radio puis on termine l’opération en mettant également des vis dans le tibia. Je suis quand même surpris lorsque Carlos enlève ses gants… La plaie sur la cuisse n’est pas refermée ! Je lui demande pourquoi une seconde trop tôt, je connaissais la réponse ! ^^J’ai horreur de ce genre d’actions, je me sens bête ^^ En fait quand la plaie est très sale et qu’on la pare, on ne la referme pas tant que les cultures de bactério ne confirment pas que la plaie n’est pas infectée. Puis ça permet une surveillance plus facile. Donc voilà, fin de matinée en traumato. Je suis chaleureusement invité à revenir quand je veux ! Je pense que je vais accepter si je peux J
    Je rentre à la maison à pied et attends Jano et Lily. Je surfe sur internet et vois que Gonzalez s’est fait battre. Chier.
    Au repas, je découvre un nouveau plat… Les tripes…Beuuuh…:/ Je prends sur moi et termine mon assiette. C’est quand même pas terrible : un peu l’impression de manger du caoutchouc… Après le repas nous allons à des consultation d’Alenjandro à la clinique privée, mais à ce que j’ai compris, ce sont des consultes « semi-privées » et donc j’ai le droit d’y assister… J’ai pas le droit d’aller aux consultes privées, on demande à chaque patient si ils acceptent ma présence pendant la consulte semi privée, on demande pas leur avis à la consulte de l’hôpital… C’est quand même assez dégueulasse…
    Enfin bref, je retiendrais surtout de cette consulte le dernier patient, 21ans, venu avec toute sa famille, auquel Alejandro a annoncé qu’il était atteint d’une tumeur testiculaire… J’ai entendu parler de ce type de cancer en cours et je pensais que le traitement le plus adapté était la chimio, mais là, Alejandro l’hospitalise demain pour une orchidectomie radicale… Je me la ramène pas, je suis pas sur de moi… Le pauvre… Il est avec sa copine et ses parents, ils ont tous l’air au bord des larmes, il demande expressément si il va être stérile ou pas. C’est exactement la première chose qui me serais passé par la tête si j’étais à sa place… Lorsque la famille quitte la pièce, je lutte pour pas pleurer… C’est vraiment pas mon truc l’oncologie…
    Ensuite Alejandro me ramène à la maison, il doit aller à ses consultes privées et ni Roberto ni Marcelo n’ont de consultes à l’hôpital. Il me dit qu’il en a pour une heure mais il reviens 2h après. J’en ai profité pour dormir un petit moment, j’était naze.
    Nous allons au centre médical « Colon », où travaille son père. Il doit faire les comptes du mois, ça dure une bonne demi heure. Ensuite nous tournons un bon moment en ville pour trouver une station avec de l’essence… Car avec la crise du pétrole, les camionneurs chiliens font grève et n’approvisionnent plus les pompes. Nous finissons par trouver et nous remplissons le réservoir avant de retourner à la maison
    Une petite heure après, nous partons au restaurant. C’est un restaurant de « crudos » (cru), c’est à dire un restaurant ou ils servent principalement des tartares et des carpaccio. Je prend un tartare et me régale ! J La soirée dure un long moment mais est très agréable, malgré le fait que je rate mon rendez-vous msn avec Clem… :’(  Nous dînons avec Carlos et sa femme, qui sont tous les deux adorables ! Je termine le repas avec le même alcool de marguerite que j’ai goûté à Pucon, mais cette fois je me rappelle le nom ! J Ca s’appelle Manzanilla !
    Je rentre et me couche rapidement, demain à priori grosse journée !
    Bises à tous !

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